2018년 6월 13일 수요일

제라르 페송: 현악사중주 3번 '파라고'(Farrago) (2013)

파라고(Farrago)는 라틴어로 여러 가지 곡식으로 된 혼합물을 뜻한다. 쥐베날(Juvénal)은 그의 첫 번째 작품 ‹풍자›에서 자신의 시가 사람의 감정과 격정에서 온 것임을 밝히며 이 단어를 썼는데, 이것은 마치 마르셀 프루스트가 찻잔(도시와 정원)에서 실낱같은 연상 작용을 거쳐 그의 책의 모든 소재를 찾아낸 것과 비슷하다.

‹파라고›에서는 끝없이 순환하는 소우주들이 음악을 이룬다. 각각의 소우주는 다른 소우주에 의해 변형되어 다시 나타나고, 한 음향은 다음 음향으로 슬며시 이어지며, 모든 음악적 오브제는 순환을 거듭하면서 모습을 갖춰 나간다. 이처럼 모든 형상이 다른 형상의 재현이 됨으로써 '하이퍼 론도' 효과가 생겨나는데, 그동안 고정된 기억이 격렬한 에너지를 받아 물과 기름의 혼합물처럼 변형되고, 반복되는 음과 음계가 솟구치는 프레시티모로 끝난다.

‹파라고›는 33가지 요소로 되어 있으며 이것이 '세트'나 '샘플' 모음, 또는 건반악기의 여러 건반을 이룬다. 그래서 반음계주의적이라고도 할 수 있다. 곡 전체가 매우 촘촘한 화음에서 나왔고, 그 화음은 4도 또는 5도 음정을 채우고 때로는 유니슨이나 공허5도로 분해되는 작은 음 덩어리(클러스터)이다. 이런 화음으로부터 신경질적으로 충돌하는 순간들, 호흡과 배음의 타악기적 텍스처, 기계적인 반복 또는 내가 '오르간 놀이 클러스터'라 부르는 것들이 나온다. 비올라로 연주하는 매우 냉소적인 주제는 내가 최근작에서 자주 사용해 왔던 것으로, 바이올린과 첼로, 피아노를 위한 ‹프루스트 순간들›에서 따온 것이다. 이 삼중주곡은 형식적 구성에 관한 넘치는 아이디어와 때로 갑작스러운 감각 일탈로 이어질 수 있는 혼잡함을 다룬 작품이다.

때로는 느린 순간들이 ‹파라고›의 아찔한 속도를 멈추곤 한다. 이것은 거의 잊힌 옛 선율과 사라져 가는 화성들에서 파생한 것이다. 이러한 뒤섞임과 음소재의 유사성, 그리고 가속 효과가 어떤 내러티브를 생성하고, 이렇게 유발된 시간성은 한 아이디어를 다른 아이디어로 모핑(morphing)함으로써 끊임없이 생겨나는 흐름처럼 느껴진다.

파라고(Farrago)라는 낱말이 바늘을 뜻하는 이탈리아어 'ago'로 끝난다는 사실도 나쁘지 않다. 이 작품을 내가 한 땀 한 땀 바느질해 만든 것처럼 느껴지기 때문이다. 마치 시몽 앙타이가 그린 유명한 그림들이 접거나 묶어서 다양한 빛깔을 보여줄 수 있는 것처럼, 나는 '끈적한 침묵'마저도 음악으로 엮었다.

제라르 페송 (김원철 옮김)

Farrago signifie en latin mélange de plusieurs sortes de grains. Juvénal utilise le mot dans sa première Satire, annonçant que son poème sera fait des humeurs et des passions des hommes, de même que, par l’effet d’une fragile réminiscence, Marcel Proust voit sortir de sa tasse de thé - ville et jardins - toute la matière de son livre à venir.

Ainsi, la musique dans Farrago est faite d’un ensemble de micro-mondes pris dans une incessante circulation, chaque élément reparaissant déformé par l’autre, chaque sonorité glissant vers la suivante, de sorte que tout objet musical se trouve chaque fois profilé, façonné par son propre retour, induisant ainsi un effet d’hyper rondo, car toute figure y est le refrain réciproque et simultané des autres, comme si la durée était l’émulsion d’un souvenir permanent tenu par cette énergie fouettée qui vient aboutir à un prestissimo fait de notes répétées et d’échelles en fusées.

Farrago est fait de trente-trois éléments qui forment comme un set, un réservoir de samples, ou bien autant de touches d’un clavier, de sorte qu’on pourrait parler ici de chromatisme formel. La musique est entièrement déduite d’harmonies très serrées, de petits clusters remplissant une quarte ou une quinte qui se résolvent parfois sur des unissons lancés comme des signaux, ou sur des quintes à vide. De cette harmonie proviennent aussi bien des impacts nerveux de secondes, des textures en batteries de souffles ou d’harmoniques, des mécaniques itératives ou de ce que j’appelle des « clusters en jeu d’orgue ». Un thème très vibré de caractère sarcastique, joué par l’alto, reparaissant à travers plusieurs de mes dernières musiques, provient d’un trio pour violon, violoncelle et piano sous-titré « moments Proust » - trio qui traitait du surgissement de l’idée dans la construction formelle et du fourmillement qui en résulte parfois, pouvant porter à de brusques écarts ou ruptures de sens.

Quelques moments lents viennent suspendre ce temps précipité de Farrago. Ils se construisent autour d’une mélodie presque effacée, portée par des harmonies glissées et fuyantes. Une sorte de récit se compose ainsi par associations, par assonances et par effets d’accélération, induisant une temporalité qui semble comme un flux sans cesse tendu par ce morphing d’une idée vers l’autre.

Il ne me déplaît pas que le mot Farrago finisse par ago qui veut dire aiguille en italien. Cela me fait songer que la musique de Farrago a été cousue, maille par maille, comme les fameuses toiles du peintre Simon Hantaï, faites pour être pliées ou nouée de manière que leurs surfaces reçoivent aussi bien la lumière, la couleur, que ce silence adhésif dont j’ai tissé ma musique.

Gérard Pesson

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